Bigre! Ca sent le sapin tant je suis un gamin dans ma tête !

On parle souvent de la carrière d'un cadre, d'un ingénieur, ... quid d'un chauffeur poids lourd? Plus qu'un plan de carrière, ce sont surtout des opportunités que j'espère avoir fait fructifiées.

Cela a commencé, il y a 24 ans.
Au recensement pour le service militaire, j'ai demandé Berlin pour améliorer mon allemand et j'ai eu Offenburg. Habitant alors le sud de la France, il fallait le vouloir pour les perm'... Des dizaines d'heures de train, mébon... Un capitaine sympa m'a tout de même orienté pour passer un permis militaire PL. Je précise que je n'ai même pas signé de VSL (Volontariat Service Long).

Si les conditions d'obtention du permis à l'Armée peuvent faire sourire, les conditions d'exercice ne pardonnaient aucun écart.

Circulant en Allemagne, il était impensable de se faire remarquer (la délation fonctionne encore très bien là-bas) tant pour des soucis de comportement individuel que sur la route par la Polizei ou quelques délateurs anti-militaires.

N'ayant rien dans ma musette comme diplôme, mon objectif était de le faire valider à l'issue du service. Pour cela, il fallait parcourir un certain nombre de kilomètres sans aucun accroc. A notre tableau de chasse, nous avons quelques campagnes (Canjuers, Münsingen, Rastatt,... ) où nous sommes amusés comme des fous au volant de GBC 8 KT à la boîte ZF inversée, une direction insistée. Quel engin remarquable dans la boue!

Les potes, bien sûr! Les "quillards" qui partaient et les nouveaux, les "bitosses" qui arrivaient attirant toute l'attention des "pouilles" (les gradés), laissant les anciens jouer des tours en esquivant les chants autour de la place d'arme:

"le capitaine vous regarde"! gueulait un sous-off' à ceux qui chantaient avec une voie aiguë, ne marchant pas au pas, ou simulant une patte cassée!

Qu'est-ce qu'on a pu se marrer!

A la fin, on m'a proposé d'être 1ère classe! J'ai refusé, homme du rang j'étais et le restais. Pour 30 balluches de plus de l'époque et 10 Deutsche Mark, tss, tss!

A l'issue du service militaire, j'ai eu droit à un magnifique bristol avec écrit dessus "conducteur d'élite". Vous marrez pas, vous verrez pourquoi!

Je reviens dans le civil, cette fois en région parisienne et voilà mon permis CL (19 tonnes) validé par la préf'.

Après quelques boulots dégueulasses, l'AFT de l'époque avait fait paraître dans un gratuit une annonce de contrat de qualification pour les titulaires d'un permis CL (camion limité à 19 tonnes à l'époque). Bonne pioche!

N'ayant pas un sou en poche, voilà donc le moyen de passer le permis C (38 tonnes) au moyen d'un contrat de qualif' où j'étais payé à... 65 % du SMIC!
Bon, grrrrr, on va serrer les dents quelques mois.

J'ai eu la chance d'avoir d'avoir de bons formateurs issus de l'ancienne école, l'inter, la route, ... nous racontant une époque bénie où le transport routier était un corps de métier respecté.

C'était à l'AFT de la Courneuve, n'existant plus, je crois. Je me rappelle des patronymes de mes formateurs, MM. Francis Maille et André Codevielle.
J'espère que ces messieurs se portent bien. S'ils me lisent...

De caractère, je suis très jaloux de mon indépendance et j'espère la mériter avec mes responsabilités. J'aime passionnément la conduite et quelque part, un camion en est la continuité naturelle. J'aime aussi la mécanique automobile que j'apprends en autodidacte. De fait, Je ne me voyais pas boulonner en usine; enfin, il ne faut jamais dire jamais...

Voilà un peu le contexte qui m'a amené vers le camion. C'est une belle école de la vie tant pour soi-même que les autres. C'est celle où l'on apprend à repousser ses limites en ne mangeant pas quand on a faim, en ne dormant pas quand on a sommeil, où on apprend à prendre sur soi.

C'est aussi celle où l'on fait la connaissance de chics types devenus des amis, de parfaits baltringues, de nombreux tristes sires en petits chefs donnant l'impression d'avoir chié le monde.

Comme dans mon profil, je vous laisse juge de lire mon curriculum vitae, j'ai la passion de mon métier, même si parfois, il ne m'aime pas.

Je ne triche pas: je fais ce que je dis et je dis ce que je fais.

Mes employeurs ont toujours dormi sur leurs deux oreilles. Et quand ça n'allait pas, ça gueulait ferme dans le bureau du tôlier! Jamais chez le client si pourri soit-il!

Je profite de ce topic pour lancer un appel à tous les employeurs qui ont encore la passion de ce métier difficile et ont à cœur le respect sincère de leur personnel.

Ces personnes m'intéressent et si c'est réciproque, je m'engage à les contacter sans délai. Merci à vous tous!

Olivier

Je vais rougir!

Tu as fait ton service militaire, Mickaël?

Tu peux rougir lol.



Pas de service militaire, mais militaire actif.

Pour ma part, je n'ai pas à me plaindre, j'ai une très bonne hiérarchie .. Beaucoup ont été chauffeurs des années, ils comprennent. Je n'ai jamais vraiment eu de gros problème avec eux pour le moment. Au contraire, quand je vois la vie civile, je suis bien où je suis malgré quelques aléas ..

Comment ça?

D'accord

Ça me fait pensé que je vais deux fois en Allemagne en Juin

C'est pas la première fois que j'y vais . Je n'ai jamais eu de soucis. Je me suis fais arrêté pour un contrôle rien de plus.

Ah ça on verra aussi mdr